La Tanzanie par Alain

sac d'Alain

sac d'Alain

<<<<<<< Mon compagnon de voyage, dans notre chambre Bonjour, 1) 32 degrés et atmosphère très humide, me voilà enfin arrivé !

Après avoir vérifié dix fois le contenu de mon sac à dos et m’être demandé comment réduire son poids sans négliger la moustiquaire, la trousse a pharmacie et les petits accessoires, me voici parti : 6 heures d`avion pour Paris / Dubaï (a vos atlas!), suivies d’une nuit dans l`aéroport de Dubaï et à nouveau 7 heures de vol pour Dubaï / Nairobi (escale) / Dar es Salam.

Me voilà enfin arrivé dans la capitale économique de la Tanzanie !
Il fait 32 degrés, et l`atmosphère très humide rend tout déplacement épuisant !

Nous sommes dimanche matin, les rues ne sont pas très encombrées mais ça ressemble plus à l`Afrique de l’Ouest que je ne l’imaginais, avec toute l`activité qui se déroule dans la rue : garagistes qui bricolent les voitures désossées, petits vendeurs ambulants, marché aux poissons avec ses odeurs, couturiers travaillent dans la rue et une foule de gens qui restent assis toute la journée.

Je prends le temps de rencontrer d`autres voyageurs pour m`informer et décider de ma prochaine destination par rapport à mes objectifs :
– étudier les conséquences du tourisme « safaris  » sur les populations et la nature,
– rencontrer les habitants et découvrir la faune et la flore.

A bientôt pour les prochaines nouvelles.
Alain

2) Sur les pentes du Kilimandjaro

pantalon-alain

pantalon-alain

<<<<<<< "Il va pas s'en aller avec l'appareil, non ? Bon, je détache la ceinture du sac à dos. Préparation pour le 100 mètres" De Dar Es Salam à Moshi nous traversons des villages plutôt pauvres aux habitations très rudimentaires. De chaque côté des rues en terre rouge, des baraques en briques de la même terre et aux toits de tôle. A chaque arrêt de bus, nous avons droit a l`émeute des petits vendeurs ambulants et des colporteurs en tous genres (arachides, bananes, accessoires.) Je suis maintenant dans la région de Moshi au pied du Kilimandjaro. Depuis la vallée, on peut voir la neige du plus haut sommet de l`Afrique (5896 mètres). Sur les pentes du Kilimandjaro, les paysans cultivent des fruits et légumes mais surtout du café qui sera exporté. Dans l`usine de conditionnement du café pas moins de 300 femmes trient les grains, assises par terre dans un immense hangar surchauffé. Elles sont payées au sac de café trié : 1.5 euro l'énorme sac ! Autant dire que le niveau de vie très bas contraste terriblement avec le pouvoir d`achat des touristes de luxe qui dépensent des centaines de dollars par jour et par personne pour être hébergés dans des lodges de luxe et partir en safaris. Dans ces régions touristiques, le voyageur indépendant est quant à lui confronté aux incessantes sollicitations pour des excursions safaris ou l`ascension du Kilimandjaro, sans compter les voleurs qui veulent gagner des dollars facilement. J`ai malheureusement eu l`occasion d`avoir à faire à eux et j`ai du débourser pour que rien ne m`arrive. Le tourisme des safaris rapporte beaucoup d`argent mais profite peu a la population locale. Il aurait surtout tendance à développer la délinquance. Hier, j`ai eu l`occasion de randonner dans les pentes du Kilimandjaro entre 2000 et 3000 mètres d`altitude avec un guide et deux autres touristes. C`était très agréable de quitter la vallée chaude et l`agitation des villages. J`ai pu apercevoir une petite colonie de singes noir et blanc et entendu de nombreux oiseaux en attendant de partir vers les grandes réserves naturelles. A bientôt pour d`autres nouvelles de la brousse. Alain [caption id="attachment_73" align="alignleft" width="300" caption="Jumbo zebre"]Jumbo zebre[/caption]3) Les petits producteurs de café du Kilimandjaro : un commerce pas équitable !

Sur les pentes du Kilimandjaro, les arbres fruitiers font de l’ombre aux chemins reliant les différentes exploitations. C`est très agréable compte tenu de la chaleur toujours aussi étouffante.
Il n’est pas facile, dans un premier temps, de localiser toutes les plantations car dans un champ se côtoient caféiers, manguiers, maïs, bananiers et divers légumes.

En parcourant les sentiers, nous faisons connaissance avec Deobab et toute sa famille.
Le père de Deobab, comme ses voisins, vit difficilement de son hectare de terre. Il vend le café de moins en moins cher (50 centimes d`euro le kilo aujourd’hui).

J`ai pu suivre la chaîne de production du café depuis le petit producteur jusqu’avant l’exportation en passant par les petites coopératives et l’usine de conditionnement.
Une observation qui motive encore plus pour acheter du café issu du commerce équitable
garantissant un prix d`achat  » pas trop bas » !

L’école primaire de Deobab est située au milieu des plantations de café dans un décor tout à fait exotique au pied d’une forêt tropicale où s’écoulent des torrents dans les vallées encaissées. Les enfants sont 50 à 60 par classe et les revenus des parents si faibles que les enseignants ont du mal a récolter les 8 euros par an pour les repas du midi.

En attendant, je récupère d`une indigestion alimentaire avant de poursuivre vers Arusha et les grands parcs nationaux.

Jumbo !
Alain

4) La Tanzanie sauvage

jeep

jeep

<<<<< Sophie et son grand cou, nue, dans le soleil couchant Pour découvrir les grands parcs nationaux du Nord du pays, vous avez le choix entre le survol en montgolfière (500 euros les 2 heures), l'hébergement dans des lodges de luxe (jusqu`a 1000 euros la nuit) ou bien le camping-safaris au milieu de la savane sous le regard des girafes. A vous de deviner quelle formule j`ai choisi ? En tout cas, quels que soient les moyens, la faune est toujours présente dans cet immense écosystème protégé de 25 000 km2. Côté mammifères : On peut surprendre aussi bien un troupeau d`éléphants, de buffles, de gnoux. Les lions, léopards, hyènes et autres prédateurs ont suffisamment de proies pour satisfaire leur appétit sans s`attaquer aux 4x4 remplis de chairs blanches! Plus d`un million de Gnous, zèbres et autres antilopes migrent régulièrement vers les zones herbeuses les plus vertes : Spectacle impressionnant ! Côté piafs : guide en main, j`ai pu identifier et photographier des dizaines d`espèces que je n`avais jamais vues auparavant. Saviez vous que le plus gros oiseau volant vit en Tanzanie ? Et sans compter le marabou, cet oiseau plutôt laid qui fait 1,5 m de haut ! On rencontre de magnifiques espèces comme la grue couronnée dans des paysages magnifiques. Des vastes plaines de savane arborées d`acacias s'étendent à perte de vue dans le Serengeti. Le fameux cratère du Ngoron goro, large de 20km de diamètre et culminant à 2200 mètres d`altitude abrite une véritable arche de Noé dans la caldera. Après cette immersion totale au milieu de la faune africaine, je passe quelques temps dans les assos locales oeuvrant pour la conservation des milieux naturels. Tout un programme ! Ensuite, je poursuivrai vers Zanzibar "l`île aux épices" Alain 5) ZANZIBAR

plongeon

plongeon

2h00 de Sea bus express séparent Dar es Salam de l’île de Zanzibar dans l’océan Indien.
C’est aussi l’impression de changer de pays en arrivant à Stone Town (la capitale) avec ses maisons aux massives portes sculptées en bois si réputées . C’est un plaisir de se perdre dans un labyrinthe de petites ruelles animées où les sonnettes des vélos remplacent les coups de klaxons ininterrompus de Dar es Salam (qui pourtant signifie « un havre de paix » entre parenthèses).

Il ne reste qu’un mémorial de la tragique époque de l’esclavage où chaque année des dizaines de milliers de noirs enchaînés étaient vendus au marché aux esclaves de Zanzibar. Ce marché fournissait de la main d’œuvre à « très bon marché » pour les pays d’Europe et d’ailleurs…
Le commerce des épices autrefois si florissant se maintient doucement et il permet surtout de proposer des excursions aux nombreux touristes du monde entier.

Après une piste poussiéreuse empruntée en Dalla Dalla, ces camions bâchés qui servent de transports collectifs sur l’île, j’ai pu profiter de la découverte des fonds sous marins en plongeant dans les magnifiques Atolls. Ces récifs de coraux si poissonneux sont accessibles en boutres, les fameuses embarcations traditionnelles à la voile encore très utilisées par les pêcheurs locaux…

Des menaces pèsent sur les îles de Zanzibar avec une population galopante, l’obstination de certains locaux à prélever du corail pour le revêtement des façades de leur habitation ou bien encore les touristes gros consommateurs d’eau douce et adeptes d’hôtels de luxe construits à la place des villages de pêcheurs traditionnels …

En espérant que les organisations environnementales que j’ai pu rencontrer auront suffisamment de pouvoir pour limiter les dégâts et préserver ces îles de charme aux plages paradisiaques sous les cocotiers !

A bientôt

Alain

Les Canaries par Sylvain

1) voyage d’étude : du canular ou du cochon ?

Objet : voyage d’étude

Cher Alain,

Mon voyage d’étude sur le tourisme dit (péjorativement) de masse se déroule bien.

eaubleu

eaubleu

Tu imagines comme il m’est difficile de supporter les trois piscines de l’Aparthotel Lanzarote Gardens (c’est marrant, le correcteur d’orthographe propose « Apartheid » à la place d’ « Aparthotel » !!), ses excursions en bus climatisé dans la journée, ses langoustes le soir.
Que le matelas en duvet d’oie est dur à l’aventurier de l’extrême qui sommeille en tout Capversien !

Cependant, je fais front avec courage. Et ne cherche pas à tirer des larmes à nos chers adhérents. La fonction d’administrateur à ses responsabilités et ses difficultés. Nous le savions. Je n’oublie pas que notre ambition est bien que Laval devienne un « centre de réflexion sur le tourisme mondial ».

Comme nous l’avions convenu concernant la rédaction de notre rapport sur le tourisme de masse dans les îles Canaries, je te laisse écrire la partie sur le tourisme à bas prix en te basant sur ton voyage FRAM d’il y a une dizaine d’années. Je me concentrerai sur le tourisme plus luxueux.

Mes frais commencent à être élevés et je t’envoie en PJ mes factures.
Pourrais-tu m’adresser rapidement un mandat, au nom de Cap vers. Pour ce faire, je te suggère de faire rentrer au plus vite les cotises 2004 (y compris l’arriéré de cotise 2003 de Xxxxçxxx).
Je dois en effet poursuivre mes investigations du côté de la plongée sous-marine, des raids en 4×4 et autres boutiques de luxe duty-free.

Je te laisse, le devoir m’appelle (apéritif à la papaye),

Le vice-président.

PS : je suis sur un super plan d’achat d’un appartement partagé : plage et centre commercial à deux pas. Idéal pour les séminaires Cap vers. Je te donnerai plus d’infos pour effectuer le virement.

2) A la recherche de l’arrière-pays perdu

Ténérife

Ténérife

Ténérife, îles Canaries, un avant-goût d’arrière pays

Vice-président-aventurier à Tenerife (îles Canaries) en quête d’ »arrièrisme » :
– « Buenos dias, donde es el arrière-pays ? »*
(*Bonjour, où est l’arrière-pays)

Autochtone :
– « détras del supermercado »**
(** derrière le supermarché)

Aventurier derrière le supermarché
– Bonjour, où est l’arrière-pays ?

Autochtone :
– Derrière les immeubles.

Aventurier derrière les immeubles :
– Bonjour, où est l’arrière-pays ?

Autochtone :
– Derrière la boite de nuit

Aventurier derrière la boite de nuit :
– Bonjour autochtone, est-ce que c’est l’arrière-pays, ici ? Ca y ressemble.

Autochtone
– Ça l’était jusqu’à votre arrivée.



3) Un tourisme « écologique » aux Canaries ?

Ceci est une pure expérience pavlovienne. En deux temps.

Le conditionnement tout d’abord. Prenons un échantillon représentatif de Capversiens auquel on soumet le mot « Canaries ». Comme un seul homme, l’échantillon répond : touristes hors-sol, vaches à lait, stabulation, plagistes en batterie, appartementpartagé@grosseanarque, etc. (moins un qui dit : « Football Club de Nantes »)
Le conditionnement est là. Pré-existant à l’expérience et à notre départ aux Canaries ce 3 avril.

Le second, maintenant. Plus difficile. Le déconditionnement plus le re-conditionnement. Le réflexe conditionné recherché est : La Gomera, Canaries, l’île sauvage, paradis des randonneurs.

Au boulot, voici mes arguments.
La Gomera s’affiche – sites web, sacs en papier pour faire ses courses, brochures –, comme « l’île écologique et magique ». Écologique en quoi ?
S’agirait-il d’un positionnement stratégique, un créneau de niche pour attirer le touriste bioionique (Wan-wan-wan-wan-wang, je fais la bande-son) aux pieds de Vibram et à la peau de Gore-Tex ; Un positionnement visant à se démarquer des îles voisines qui ont drainé le tourisme des plagistes léthargiques à grands renforts de barres en béton face à la mer, d’escalators pour rejoindre les plages en contre-bas (véridique !) de voiturettes pour les anciens à la mobilité réduite ? Ou bien s’agit-il d’une démarche de militants cherchant à préserver leur île des dégâts du tourisme ?

arbrehoriz

arbrehoriz

Visiblement, les deux. D’ailleurs, d’après ce que je crois comprendre du site www.ecoturismocanarias.com/gomera, l’initiative de cette démarche visant à faire de La Gomera une île « écologique et magique » est à mettre à l’actif d’une poignée de militants qui se sont regroupés en association et qui ont su réunir les « forces vives » comme on dit – sociales, économiques et politiques (pour faire court) –, de l’île.
Ainsi, cette démarche se revendique-t-elle du développement durable : il ne s’agit pas d’opposer la conservation du patrimoine culturel et naturel de l’île au développement économique par le tourisme, mais bien de tenter, au mieux, de concilier les deux.
Le site présente la démarche en 3 phases. La phase 1, principalement d’élaboration du plan d’action et d’information, prévue en 1999-2000 est présentée par le détail. Et nous avons pu voir sur place certains résultats : tri sélectif des déchets (sauf les bagnoles, visiblement), sacs en papiers recyclés au détriment du plastique, action favorisant le commerce équitable… accompagné d’une campagne d’information et de sensibilisation de la population.
Étonnement, la phase 2 (2001-2003) et la phase 3 (2003-) restent vides sur ce même site. Est-ce à dire que la phase 1 s’est enlisée ? Ou bien que le Wenmaster a pris du retard sur les réalités du terrain ?

Là, je le reconnais, j’aurais du faire montre du même travail d’investigation qu’Alain. Aller interroger les acteurs de la chose sur le pourquoi du comment. Mais les jours fériés de Pâques, nombreux en Espagne ont eu le don de fermer les portes du centre écologique à chacune de mes apparitions.

Notre observation – beaucoup trop courte et légère – ne nous autorise que des hypothèses sur l’expérience de La Gomera. L’île, s’est sûr, à réussi à se faire connaître d’un tourisme de randonneurs. Il est d’ailleurs surprenant d’observer les pieds des vacanciers dans le port d’embarquement sur l’île de Ténérife (Los Christianos) et ceux des vacanciers dans le port de débarquement sur l’île de La Gomera (San Sebastian) : tongues d’un côté, chaussures de marche de l’autre. Le cercle vertueux semble s’installer : une offre touristique qui se veut écologique attire des touristes respectueux de la nature et du patrimoine culturel et qui rendent profitable ce projet. Ainsi, populations locales et touristes prennent leur part dans le développement de ce tourisme durable. La population locale en prenant l’initiative de se positionner sur ce créneau. Le touriste en affirmant une demande pour celui-ci.

Ici s’arrête notre maigre contribution à « Laval, centre mondial de réflexion sur le tourisme »…pardon, « Laval, centre de réflexion sur le tourisme mondial », je me trompe toujours.

Et puis, faut pas exagérer non plus, j’ai payé pour consommer ! Alors, je vous laisse là, j’ai une rando à aller titiller, des éléments à aller recueillir pour préparer la seconde étape de votre re-conditionnement.
« Canaries ? » OK, « Football Club de Nantes ». C’est pas gagné ! J’y vais.

A bientôt pour un chapitre moins cérébral et plus physique : la rando sur La Gomera, quel type, comment, budget, etc.

Sylvain

Les Canaries par Sylvain (suite et fn)

4 final) Randonnée à la Gomera, mode d’emploi

marcheurs

marcheurs

Résumé des chapitres précédents : La Gomera, île des Canaries, s’est positionnée sur le créneau écolo et rando.

Voici maintenant le chapitre : Randonnée à la Gomera, mode d’emploi.

La morphologie de l’île donne un premier aperçu du menu offert au randonneur. D’une jolie forme ronde et conique liée à son ancienne activité volcanique et de dimension modeste (25 km de diamètre), l’île présente une topographie très tourmentée avec de multiples pics entre 800 et 1200 mètres.

L’approche de l’île en bateau, offre cependant une vision un peu inquiétante. A première vue, la faune, la flore et la géologie se résument à une espèce : le caillou. Le basalte plus exactement, qui se présente ici et là en de magnifiques orgues. L’habitat est rare, maisons concentrées autour du port et une ou deux baraques noyées dans l’immensité des flancs rocheux de l’île.
Alors, le séjour à la Gomera, un remake du film « Papillon » ?

maison

maison

C’est un peu se tromper.
Tout d’abord parce que le Nord de l’île, caressé par les alizés de l’Atlantique bénéficie d’un climat plus humide dont sait profiter à plein sa flore méditerranéenne : cactus, palmiers…
Le centre de l’île est quant à lui couvert d’une forêt de lauriers sylvestres (« laurisilva ») et de bruyères. Unique au monde, la forêt est inscrite au patrimoine de l’Humanité par l’Unesco. Cette flore unique est due à la couronne de nuage qui chapeaute en permanence le sommet de l’île, créant ainsi des conditions d’hygrométrie particulières.
Bon, j’arrête là mon commentaire « Connaissances du monde » pour enfiler les chaussures. Venons-en aux faits !

Le relief tourmenté de l’île et la diversité de sa faune et flore offrent de spectaculaires randonnées : grimper un abrupt flanc de vallée pierreux orienté au sud, crapahuter sur un plateau rocheux écrasé par le soleil pour dévaler le versant d’une autre vallée plus verdoyant et terminer dans le lit d’une vallée encaissée, consacré aux cultures (vignes, pommes de terre…) au prix d’un lourd travail de terrassement et d’irrigation.
L’office du tourisme a balisé une dizaine de sentiers qui sont décrits (avec photos à l’appui) sur le site www.ecoturismocanarias.com/gomera.

D’autre part, les options pour le randonneur sont multiples :
– se baser toute la semaine dans un village et profiter des nombreux bus locaux pour aller randonner à la journée,
– changer de camp de base de tant à autre puis pérégriner à la journée « en marguerite »,
– se faire déposer par le bus sur un départ de sentier puis randonner avec tout son chargement jusqu’à une ville d’étape.
Nous optâmes pour les deux dernières options. La tente, les duvets, les tapis de sol, trimbalés dans le sac n’ont pas servi. Camping sauvage interdit dans le parc national (la forêt de lauriers sylvestres), peu praticable dans la nature (du caillou, du caillou !) et visiblement peu souhaité par les habitants dans les hameaux.

Éreintés par la rando, vous pourrez glandouiller dans les petits villages de montagne ou de pêcheurs. Les plages de sable (noir, volcanique) sont fréquentées par un public familial et clairsemé. La faune marine, vue de la surface (masque et tuba) n’est pas indonésienne, mais est à même de ravir un nageur de Bretagne.

Les rencontres avec les Canariens ont été agréables. Les habitants se sont montrés coopératifs pour nous aider à surmonter nos difficultés. Un vocabulaire limité à « pero », et « porque », requiert efforts, patience et bonne volonté des deux côtés. Ils en ont eu. Le stop, le vendredi de Pâques a été un succès.

Côté climat, l’archipel est surnommé « l’archipel de l’éternel printemps » (ou quelque chose d’approchant). Hormis l’été qui peut être chaud, les températures restent clémentes toute l’année entre 20 et 25 degrés.
Les fringues sont celles classiques du randonneur : la technique de la multicouche, avec pour couches supérieures une polaire (nuits fraîches en altitude) et un coupe-vent imperméable.

Côté budget, nous sommes en Europe et qui plus est dans une île. La monnaie est l’euro ou plutôt le « vente euros », le 20 euros.
Peu dépensiers, vous devrez tabler sur un budget minimum journalier pour deux de 75 € : 30 € pour une chambre double en pension (chiottes sur le palier) + 30 € pour la bouffe (pique-nique le midi, petit restau de poisson le soir) +15 € pour le transport (dont 90 € AR bus + ferry pour rejoindre la Gomera de Ténérife).
A cela s’ajoute l’avion, mais la destination est coutumière des offres promotionnelles (les sites www.réchauffementdelaplanète.com habituels). Tabler sur 300 € AR en haute saison hors promo.

Si la Gomera ne peut pas rivaliser avec la Réunion, l’île constitue bien une destination de choix au plan de la biodiversité et des possibilités de découverte nature (encore des accents Connaissances du monde, cette phrase !)

Voilà, c’est fini pour le déconditionnement puis le reconditionnement.

Rassurez-moi, je dis « Canaries », vous répondez…

Alain interviewé par Sylvain au retour de Tanzanie (1ère partie)

Alain interviewé par Sylvain à son retour.

éléphants

éléphants

Alain, tout juste revenu de Tanzanie, a réservé en exclusivité une interview fleuve pour le site de Cap vers.
Que l’on vous prévienne : rien n’était vraiment prévu.

Cela a commencé par un : « Alors, la Tanzanie, Alain ? ». Puis l’idée est venue d’enregistrer cette conversation, afin d’éviter à Alain des redites.

Vous voilà prévenus : l’entretien n’est pas des plus structurés. Mais ceux qui s’aventureront à poser des questions à Alain sur son périple auront eu la bonne idée de le lire préalablement !

Pour vous repérer dans sa lecture, 6 chapitres :

1) Mon projet initial : qu’il est beau !
2) Bienvenue en Tanzanie : Le guet-apens !
3) Bon, je revois mes plans
4) Le Kilimandjaro et la filière du café équitable
5) Mon safari et l’impact du tourisme-safari sur les populations locales
6) Ce que je retiens du voyage…

Nous – le Président et son vice -, voilà vautrés autour d’un paquet de Petit écolier équitable : 18 biscuits, 9 chacun.
Une révélation dans cet entretien. Alain nous indique l’antidote au blues du retour : passer un voyage…contrasté !

1) Mon projet initial : qu’il est beau !

Sylvain : Alain, peux-tu nous rappeler le projet de ton voyage ?

Je pars toujours en essayant de développer un ou plusieurs thèmes. Pour ce voyage, j’en avais trois.
Tout d’abord, la faune africaine et les conséquences du tourisme-safari sur l’environnement et sur les populations locales.
Le second était le tourisme équitable. Juste avant mon départ, je suis passé à Artisans du monde (un bon point pour notre Président) et j’ai repéré du café qui provenait de Tanzanie. J’ai décidé d’aller voir les producteurs locaux et de suivre la filière.
Le troisième était l’échange, au fil de mon périple, avec des classes de primaires en Mayenne. L’une d’elles a un projet pédagogique sur plusieurs années concernant l’Afrique, notamment sur le système scolaire. J’ai communiqué avec elles par internet. Les enfants me posaient des questions auxquelles je répondais.

Tu es parti quand et pour combien de temps ?

Je suis parti le 15 janvier, pour un mois et demi en tout, pour la Tanzanie, mais pas seulement. J’avais aussi le projet d’aller au Malawi dont on m’avait dit qu’il était plus traditionnel, moins orienté vers le tourisme de luxe que la Tanzanie. En plus, Servane [une adhérente de Cap vers qui viendra présenter son diaporama le 3 avril sur son long voyage en solo en Afrique de l’Est] m’avait donné des photos que je devais transmettre à une école au Malawi.

2) Bienvenue en Tanzanie : Le guet-apens !

On ne va pas reprendre toute la chronologie du voyage puisqu’on peut la retrouver sur le site de Cap vers (merci Christian, on ne le dira jamais assez), mais raconte-nous ton arrivée à Dar es Salam, puisqu’elle a conditionné le reste de ton voyage, d’après ce qu’on a pu comprendre à demi-mots dans tes messages.

Je n’avais quasiment pas dormi la nuit précédant mon arrivée, à cause d’une escale à Dubaï, passée à l’aéroport, sans chambre d’hôtel. Dar es Salam, ça veut dire « havre de paix ». J’arrivai vers 14h. L’aéroport était petit. J’ai changé du fric et j’ai pensé prendre un dala dala, les mini-bus en commun et finalement, j’ai assuré le coup en prenant un taxi jusqu’à l’hôtel. Ma première vision a été bonne : rues grouillantes, pleines de vie, des bagnoles désossées dans la rue, des bouibouis…

J’avais envie de me balader après toutes ces heures d’avion. J’ai déposé mon sac et dès que je suis sorti de l’hôtel, des Tanzaniens sont venus discuter avec moi. Au bout d’un moment, j’ai eu envie d’aller me balader seul, mais il y a un gars, James, qui m’a accompagné et qui a commencé à me parler de sa région natale dans le Nord et de son enfance. La discussion avec James était intéressante et amicale. Nous sommes allés sur le bord de la mer, on a pris une bière. Vers 19 h, j’ai voulu rentrer à l’hôtel. Il m’a conseillé de prendre un taxi avec lui jusqu’à l’hôtel, même s’il était proche, parce que les quartiers n’étaient pas très sûrs, selon lui. Il a marchandé la course pour pas cher. Je monte derrière, lui devant. Au premier feu tricolore, la bagnole a des problèmes techniques, on se retrouve dans une zone ombragée, la voiture tombe en panne, le chauffeur commence à bricoler et James sort un pétard. Il m’en propose en disant « la cigarette de Bob Marley ». Je refuse (bien joué Alain, vous le comprendrez plus tard). Il me propose plusieurs fois la cigarette de Bob Marley. Je dis non. Et là, deux types débarquent, prennent sa cigarette et disent « Marijuana, nous sommes de la répression des drogues ». Ils sortent James de la bagnole et le tabassent dans la rue, le fracassent. Je commence à vouloir sortir, un flic me coince dans la voiture. Les deux soit- disant flics étaient hyper nerveux, impressionnants : « le chauffeur de taxi, vous et James êtes tous responsables. » Ils refoutent James dans la voiture qui était recroquevillé en train de sangloter, complètement paniqué. « Lui, il risque 7 ans de prison, vous aussi, on va maintenant au poste ». C’est là que je commence à voir défiler le film « Midnight express » La voiture redémarre [tien tien !!].

On roule, on quitte la ville. Ils s’énervent toujours autant. « De toute façon, on va au commissariat, c’est le week-end, vous resterez 2 jours en cellule et après la justice dira votre peine. » [on n’est pas passés loin du comité de soutien, les gars !]

Sylvain : Tu as dû leur sortir le grand jeu, j’imagine : je suis citoyen français, l’État de droit, la convention de Genève, je suis le petit-fils du Général de Gaule, etc.

Oui, je leur ai dit que je n’avais rien à voir là dedans, mais ils mettaient la pression. Et là, ils me proposent : « on peut s’arranger : si vous nous donnez 1000 $, on vous libère. » Je refuse « C’est lamentable, on vient faire du tourisme et je me fais alpaguer par des flics » [l’argument ne porte pas. Visiblement, les gars n’étaient pas du Ministère du tourisme]. On roulait toujours, ça a duré une demi-heure. Je leur ai demandé de me ramener à l’hôtel. Et aussi de me montrer des documents prouvant qu’ils étaient de la police. « Vous ne nous croyez pas ! », ils s’énervaient et de temps en temps, ils frappaient James [la preuve de leur qualité de policier ?] pour faire monter la pression dans la bagnole. Et le chauffeur s’en mêlait : « C’est dangereux, mieux vaut donner de l’argent ». James : « Arrêtez la voiture, arrêtez la voiture ». On continuait de rouler. J’ai dit que je n’avais pas beaucoup de fric. Leur réponse : « On va au distributeur ». Et j’ai commencé à donner, mais petit à petit. Ça les énervait. Jusqu’à 150 $. Ils voulaient toujours plus.

Tu t’en es bien sorti, non ? Si c’était à refaire, tu t’y prendrais comment ? De la même manière?

On m’a dit que j’ai eu raison. En donnant petit à petit, ils stressaient eux aussi. Ils voulaient se débarrasser de moi. Ils m’ont lâché près de l’hôtel en disant « si vous le dites à quelqu’un, ça ira très mal pour vous. Que personne ne le sache ! »

Si je n’avais pas donné, ils m’auraient complètement dévalisé. On m’a raconté après que cette histoire était courante. A priori c’était un coup monté. Les quatre étaient de mèche dès le début, y compris James [Pauvre James : quelles conditions de travail !]. Selon toutes les personnes que j’ai rencontrées, si je n’avais pas donné du fric, cela aurait pu plus mal finir : complètement dépouillé plus loin, dans une zone à l’écart. Bien sûr, je ne l’ai jamais revu, le James.
J’ai appris qu’une autre technique classique est de glisser un petit sachet de marijuana dans une poche de ton sac à dos ou de ton pantalon dans la rue et ensuite, le même manège.

Et cette violence, tu crois que c’est une violence généralisée à la société ou tournée vers le tourisme ?

Je crois que c’est surtout dû au tourisme de luxe. Les voyageurs indépendants sont victimes d’une frustration des Tanzaniens que l’on peut comprendre : ils voient des touristes de luxe qui dépensent en quelques jours leur salaire annuel. Et ils font l’amalgame entre touristes de luxe et touristes indépendants. Ils connaissent les tarifs des voyages organisés. Ils me disaient « ce lodge, c’est 300 $ la nuit ».

Quel est le salaire moyen ?

Je connais le salaire de personnes que j’ai rencontrées : 100 $ par mois pour des gens diplômés, niveau bac ou licence, 150 pour un ingénieur. Le plus souvent autour de 50 $. Une journée de safari, c’est 100 $ sur place minimum. J’étais gêné de dire que j’avais passé 5 journées de safari à 100 $ la journée.

3) Bon, je revois mes plans

Tu es resté combien de temps à Dar es Salam, le « havre de paix » ?
Cinq jours.

Il y avait des choses à voir ?

Non, mais j’ai revu mes plans. J’avais le projet d’aller vers Arusha au Nord, mais les échos n’étaient pas bons : plus risqué que Dar es Salam ! Je n’avais pas envie de repartir immédiatement tout seul sans recueillir d’infos avant. J’hésitais même à rentrer directement en France.

C’est donc dès le début que tu as décidé de raccourcir ton voyage ?

Oui, je suis resté longtemps à Dar es Salam parce que je ne savais pas ce que j’allais faire. J’hésitais. Et j’ai changé mon billet.

Mais pourquoi raccourcir de 15 jours, plutôt qu’une semaine ou 3 semaines ? Comment as-tu fait ton choix ?
J’hésitais. Je suis allé à l’agence Emirates. Ils avaient toutes les disponibilités. Même pour le lendemain.

Revenir le lendemain. La honte pour le Président de Cap vers ! [rires]

Oui, mais je me suis dit que j’allais moins oser sortir des sentiers battus, aller dans les petits villages comme je l’avais prévu au départ. Et je ne voulais pas non plus m’obliger à rester pour rester. J’ai mis du temps à me décider et j’ai opté pour un compromis : je reste 4 semaines en me raccrochant à mes objectifs : l’étude de l’impact des safaris, le suivi de la filière du café, la correspondance avec les écoles. Et j’assure en restant dans les sentiers battus. [Le Gillot dans un habitat étranger : le sentier battu !]

Et l’ambassade, elle t’a aidé?

J’y suis allé pour témoigner. J’étais content quand même d’exprimer ça en français. J’ai été bien reçu. Par le consul. Ils ont photocopié mon passeport : « si on vous vole, vous nous appelez. Et ils m’ont donné leur numéro » ! Ca fait drôle, tu pars en voyage, et tu te retrouves en France, avec un flic en uniforme.

Et t’as fait des photos à Dar es Salam ?

Pas une la première semaine ! Je ne voulais pas sortir mon appareil. C’est fou, je voyais les touristes-safaris avec le caméscope en bandoulière, des Américains qui ne se méfiaient pas.
On m’a raconté que si on voulait des appareils photos pour trois fois rien, il suffisait d’aller dans les villages Massaï.

Ca ne t’a pas tenté ? [rires]

¤jrelzajurio’ji,jioioezu [problème d’enregistrement]
Mais on m’a dit qu’il y a des touristes qui les oublient, dans les parcs. Ils les posent et ils oublient.
[re-rires]

4) Le Kilimandjaro et la filière du café équitable

Donc, ensuite, tu es allé directement vers le Kilimandjaro
Oui, sans cette histoire, j’y serais allé par étapes, en m’arrêtant dans des villages. Mais j’ai préféré chercher d’autres voyageurs pour faire le voyage ensemble. Je n’en ai pas trouvé, donc j’y suis allé directement, en bus, sans m’arrêter.

Quels paysages, quel habitat ?

Il y a une petite chaîne de montagnes dans le Nord Est, sinon c’est la plaine, plutôt poussiéreuse. J’ai été surpris par les villages qui sont restés très traditionnels, assez pauvres alors qu’on m’avait dit que la Tanzanie était assez occidentalisée.

Alors, ton arrivée à Moshi, au pied du Kilimandjaro?

Moshi, c’est une grosse bourgade . avec quelques rabatteurs, « What do you need », « Can I help you ? ». Très serviables les Tanzaniens ! Mais pas de problèmes.

La randonnée sur la montagne que tu as racontée dans ton message (sur le site) avait l’air très bien.

Oui, très bien. Je l’ai faite avec un guide et deux Danoises à 50 $ la journée. Mais après coup, j’aurais pu la faire tout seul. Mais je ne l’ai pas senti, à ce moment là.

Tu étais venu dans la région du Kilimandjaro pour la montagne mais aussi pour suivre la filière du commerce équitable. Comment t’y es-tu pris ? Avais-tu des contacts et des adresses par Artisans du monde?

Non, seulement le nom de la coopérative, qui s’est révélée être une grosse coopérative, et la Région : Moshi au pied du Kilimandjaro.

Ça commençait comme une petite enquête?

Oui, dès que je suis arrivé à Dar es Salam, j’ai commencé à questionner les gens. Bizarrement, quand je posais des questions ou quand je demandais à interviewer les gens, on me demandait si j’avais un courrier officiel. Ils veulent savoir qui tu es, d’où tu viens et surtout pour quel organisme tu travailles. Quand je disais que j’étais voyageur indépendant, ça étonnait.

Tu crois qu’avec un courrier Cap vers [Nb :l’asso mondialement connue], ça aurait été plus facile ?

Oui, je pense. Sans courrier, il fallu que je discute plus longuement pour convaincre de ma démarche, notamment auprès des producteurs de café : recueillir des témoignages sur la filière du commerce équitable pour encourager ensuite l’achat équitable.

Donc, comment as-tu établi le premier contact ?

J’ai fait réparer mon pantalon par une couturière à Moshi, celle qui est sur la photo mise en ligne sur le site [encore un bon point « développement durable ». Favoriser l’artisanat local, et particulièrement celui des femmes!]. Le lendemain, j’ai rencontré son frère, Déodat. On a sympathisé. Je lui ai parlé de mon projet sur le café. Son père était planteur de café [c’est louche, ça !!] à 1h30 en dala dala. Là, j’ai eu un autre contact avec les gens. Je suis allé dans son village natal, j’ai visité l’école, nous sommes allés chez ses parents qui tenaient une toute petite ferme : une vache, cinq ou six poules, trois chèvres, un demi hectare de terrain. On a rendu visite à tous les voisins.

Je suis resté huit jours et j’aurais même pu prolonger mon observation de la filière. J’ai appris juste avant mon départ qu’il y avait une usine de torréfaction dans la région alors qu’on m’avait assuré que la torréfaction se faisait exclusivement en Europe. Tout le café est exporté à l’état brut, sous forme de grains blancs. Cette usine torréfie uniquement le café pour la production nationale. [ça sent le diaporama pédagogique, ça !]

C’était du café de la filière équitable ?

Ils le vendent à la grosse coopérative dont j’avais eu le nom à Artisans du monde. Environ 10% de la totalité de la production est vendu sous l’étiquette commerce équitable.

Mais ces 10%, selon toi, ils obéissent aux règles du commerce équitable ?

Oui, c’était véritablement une coopérative dont les administrateurs sont les cultivateurs. La vente sous le label permet de vendre plus cher et de garantir un prix d’achat plus élevé aux cultivateurs. Mais cela aide un tout petit peu. Car les bénéfices supplémentaires tirés de la vente sous le label du commerce équitable sont répartis sur l’ensemble des milliers de coopérateurs.
Les coopératives aimeraient développer le commerce équitable pour garantir un meilleur prix d’achat.

Qu’as-tu observé de la filière du café ?

Les producteurs, l’usine de conditionnement, la coopérative. J’ai notamment rencontré un ingénieur, très accueillant qui était très disponible pour me fournir des informations.