Les Canaries par Sylvain (suite et fn)

4 final) Randonnée à la Gomera, mode d’emploi

marcheurs

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Résumé des chapitres précédents : La Gomera, île des Canaries, s’est positionnée sur le créneau écolo et rando.

Voici maintenant le chapitre : Randonnée à la Gomera, mode d’emploi.

La morphologie de l’île donne un premier aperçu du menu offert au randonneur. D’une jolie forme ronde et conique liée à son ancienne activité volcanique et de dimension modeste (25 km de diamètre), l’île présente une topographie très tourmentée avec de multiples pics entre 800 et 1200 mètres.

L’approche de l’île en bateau, offre cependant une vision un peu inquiétante. A première vue, la faune, la flore et la géologie se résument à une espèce : le caillou. Le basalte plus exactement, qui se présente ici et là en de magnifiques orgues. L’habitat est rare, maisons concentrées autour du port et une ou deux baraques noyées dans l’immensité des flancs rocheux de l’île.
Alors, le séjour à la Gomera, un remake du film « Papillon » ?

maison

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C’est un peu se tromper.
Tout d’abord parce que le Nord de l’île, caressé par les alizés de l’Atlantique bénéficie d’un climat plus humide dont sait profiter à plein sa flore méditerranéenne : cactus, palmiers…
Le centre de l’île est quant à lui couvert d’une forêt de lauriers sylvestres (« laurisilva ») et de bruyères. Unique au monde, la forêt est inscrite au patrimoine de l’Humanité par l’Unesco. Cette flore unique est due à la couronne de nuage qui chapeaute en permanence le sommet de l’île, créant ainsi des conditions d’hygrométrie particulières.
Bon, j’arrête là mon commentaire « Connaissances du monde » pour enfiler les chaussures. Venons-en aux faits !

Le relief tourmenté de l’île et la diversité de sa faune et flore offrent de spectaculaires randonnées : grimper un abrupt flanc de vallée pierreux orienté au sud, crapahuter sur un plateau rocheux écrasé par le soleil pour dévaler le versant d’une autre vallée plus verdoyant et terminer dans le lit d’une vallée encaissée, consacré aux cultures (vignes, pommes de terre…) au prix d’un lourd travail de terrassement et d’irrigation.
L’office du tourisme a balisé une dizaine de sentiers qui sont décrits (avec photos à l’appui) sur le site www.ecoturismocanarias.com/gomera.

D’autre part, les options pour le randonneur sont multiples :
– se baser toute la semaine dans un village et profiter des nombreux bus locaux pour aller randonner à la journée,
– changer de camp de base de tant à autre puis pérégriner à la journée « en marguerite »,
– se faire déposer par le bus sur un départ de sentier puis randonner avec tout son chargement jusqu’à une ville d’étape.
Nous optâmes pour les deux dernières options. La tente, les duvets, les tapis de sol, trimbalés dans le sac n’ont pas servi. Camping sauvage interdit dans le parc national (la forêt de lauriers sylvestres), peu praticable dans la nature (du caillou, du caillou !) et visiblement peu souhaité par les habitants dans les hameaux.

Éreintés par la rando, vous pourrez glandouiller dans les petits villages de montagne ou de pêcheurs. Les plages de sable (noir, volcanique) sont fréquentées par un public familial et clairsemé. La faune marine, vue de la surface (masque et tuba) n’est pas indonésienne, mais est à même de ravir un nageur de Bretagne.

Les rencontres avec les Canariens ont été agréables. Les habitants se sont montrés coopératifs pour nous aider à surmonter nos difficultés. Un vocabulaire limité à « pero », et « porque », requiert efforts, patience et bonne volonté des deux côtés. Ils en ont eu. Le stop, le vendredi de Pâques a été un succès.

Côté climat, l’archipel est surnommé « l’archipel de l’éternel printemps » (ou quelque chose d’approchant). Hormis l’été qui peut être chaud, les températures restent clémentes toute l’année entre 20 et 25 degrés.
Les fringues sont celles classiques du randonneur : la technique de la multicouche, avec pour couches supérieures une polaire (nuits fraîches en altitude) et un coupe-vent imperméable.

Côté budget, nous sommes en Europe et qui plus est dans une île. La monnaie est l’euro ou plutôt le « vente euros », le 20 euros.
Peu dépensiers, vous devrez tabler sur un budget minimum journalier pour deux de 75 € : 30 € pour une chambre double en pension (chiottes sur le palier) + 30 € pour la bouffe (pique-nique le midi, petit restau de poisson le soir) +15 € pour le transport (dont 90 € AR bus + ferry pour rejoindre la Gomera de Ténérife).
A cela s’ajoute l’avion, mais la destination est coutumière des offres promotionnelles (les sites www.réchauffementdelaplanète.com habituels). Tabler sur 300 € AR en haute saison hors promo.

Si la Gomera ne peut pas rivaliser avec la Réunion, l’île constitue bien une destination de choix au plan de la biodiversité et des possibilités de découverte nature (encore des accents Connaissances du monde, cette phrase !)

Voilà, c’est fini pour le déconditionnement puis le reconditionnement.

Rassurez-moi, je dis « Canaries », vous répondez…