Après avoir vérifié dix fois le contenu de mon sac à dos et m’être demandé comment réduire son poids sans négliger la moustiquaire, la trousse a pharmacie et les petits accessoires, me voici parti : 6 heures d`avion pour Paris / Dubaï (a vos atlas!), suivies d’une nuit dans l`aéroport de Dubaï et à nouveau 7 heures de vol pour Dubaï / Nairobi (escale) / Dar es Salam.
Me voilà enfin arrivé dans la capitale économique de la Tanzanie !
Il fait 32 degrés, et l`atmosphère très humide rend tout déplacement épuisant !
Nous sommes dimanche matin, les rues ne sont pas très encombrées mais ça ressemble plus à l`Afrique de l’Ouest que je ne l’imaginais, avec toute l`activité qui se déroule dans la rue : garagistes qui bricolent les voitures désossées, petits vendeurs ambulants, marché aux poissons avec ses odeurs, couturiers travaillent dans la rue et une foule de gens qui restent assis toute la journée.
Je prends le temps de rencontrer d`autres voyageurs pour m`informer et décider de ma prochaine destination par rapport à mes objectifs :
– étudier les conséquences du tourisme « safaris » sur les populations et la nature,
– rencontrer les habitants et découvrir la faune et la flore.
A bientôt pour les prochaines nouvelles.
Alain
2) Sur les pentes du Kilimandjaro
<<<<<<< "Il va pas s'en aller avec l'appareil, non ? Bon, je détache la ceinture du sac à dos. Préparation pour le 100 mètres" De Dar Es Salam à Moshi nous traversons des villages plutôt pauvres aux habitations très rudimentaires. De chaque côté des rues en terre rouge, des baraques en briques de la même terre et aux toits de tôle. A chaque arrêt de bus, nous avons droit a l`émeute des petits vendeurs ambulants et des colporteurs en tous genres (arachides, bananes, accessoires.) Je suis maintenant dans la région de Moshi au pied du Kilimandjaro. Depuis la vallée, on peut voir la neige du plus haut sommet de l`Afrique (5896 mètres). Sur les pentes du Kilimandjaro, les paysans cultivent des fruits et légumes mais surtout du café qui sera exporté. Dans l`usine de conditionnement du café pas moins de 300 femmes trient les grains, assises par terre dans un immense hangar surchauffé. Elles sont payées au sac de café trié : 1.5 euro l'énorme sac ! Autant dire que le niveau de vie très bas contraste terriblement avec le pouvoir d`achat des touristes de luxe qui dépensent des centaines de dollars par jour et par personne pour être hébergés dans des lodges de luxe et partir en safaris. Dans ces régions touristiques, le voyageur indépendant est quant à lui confronté aux incessantes sollicitations pour des excursions safaris ou l`ascension du Kilimandjaro, sans compter les voleurs qui veulent gagner des dollars facilement. J`ai malheureusement eu l`occasion d`avoir à faire à eux et j`ai du débourser pour que rien ne m`arrive. Le tourisme des safaris rapporte beaucoup d`argent mais profite peu a la population locale. Il aurait surtout tendance à développer la délinquance. Hier, j`ai eu l`occasion de randonner dans les pentes du Kilimandjaro entre 2000 et 3000 mètres d`altitude avec un guide et deux autres touristes. C`était très agréable de quitter la vallée chaude et l`agitation des villages. J`ai pu apercevoir une petite colonie de singes noir et blanc et entendu de nombreux oiseaux en attendant de partir vers les grandes réserves naturelles. A bientôt pour d`autres nouvelles de la brousse. Alain [caption id="attachment_73" align="alignleft" width="300" caption="Jumbo zebre"][/caption]3) Les petits producteurs de café du Kilimandjaro : un commerce pas équitable !Sur les pentes du Kilimandjaro, les arbres fruitiers font de l’ombre aux chemins reliant les différentes exploitations. C`est très agréable compte tenu de la chaleur toujours aussi étouffante.
Il n’est pas facile, dans un premier temps, de localiser toutes les plantations car dans un champ se côtoient caféiers, manguiers, maïs, bananiers et divers légumes.
En parcourant les sentiers, nous faisons connaissance avec Deobab et toute sa famille.
Le père de Deobab, comme ses voisins, vit difficilement de son hectare de terre. Il vend le café de moins en moins cher (50 centimes d`euro le kilo aujourd’hui).
J`ai pu suivre la chaîne de production du café depuis le petit producteur jusqu’avant l’exportation en passant par les petites coopératives et l’usine de conditionnement.
Une observation qui motive encore plus pour acheter du café issu du commerce équitable
garantissant un prix d`achat » pas trop bas » !
L’école primaire de Deobab est située au milieu des plantations de café dans un décor tout à fait exotique au pied d’une forêt tropicale où s’écoulent des torrents dans les vallées encaissées. Les enfants sont 50 à 60 par classe et les revenus des parents si faibles que les enseignants ont du mal a récolter les 8 euros par an pour les repas du midi.
En attendant, je récupère d`une indigestion alimentaire avant de poursuivre vers Arusha et les grands parcs nationaux.
Jumbo !
Alain
4) La Tanzanie sauvage
<<<<< Sophie et son grand cou, nue, dans le soleil couchant Pour découvrir les grands parcs nationaux du Nord du pays, vous avez le choix entre le survol en montgolfière (500 euros les 2 heures), l'hébergement dans des lodges de luxe (jusqu`a 1000 euros la nuit) ou bien le camping-safaris au milieu de la savane sous le regard des girafes. A vous de deviner quelle formule j`ai choisi ? En tout cas, quels que soient les moyens, la faune est toujours présente dans cet immense écosystème protégé de 25 000 km2. Côté mammifères : On peut surprendre aussi bien un troupeau d`éléphants, de buffles, de gnoux. Les lions, léopards, hyènes et autres prédateurs ont suffisamment de proies pour satisfaire leur appétit sans s`attaquer aux 4x4 remplis de chairs blanches! Plus d`un million de Gnous, zèbres et autres antilopes migrent régulièrement vers les zones herbeuses les plus vertes : Spectacle impressionnant ! Côté piafs : guide en main, j`ai pu identifier et photographier des dizaines d`espèces que je n`avais jamais vues auparavant. Saviez vous que le plus gros oiseau volant vit en Tanzanie ? Et sans compter le marabou, cet oiseau plutôt laid qui fait 1,5 m de haut ! On rencontre de magnifiques espèces comme la grue couronnée dans des paysages magnifiques. Des vastes plaines de savane arborées d`acacias s'étendent à perte de vue dans le Serengeti. Le fameux cratère du Ngoron goro, large de 20km de diamètre et culminant à 2200 mètres d`altitude abrite une véritable arche de Noé dans la caldera. Après cette immersion totale au milieu de la faune africaine, je passe quelques temps dans les assos locales oeuvrant pour la conservation des milieux naturels. Tout un programme ! Ensuite, je poursuivrai vers Zanzibar "l`île aux épices" Alain 5) ZANZIBAR 2h00 de Sea bus express séparent Dar es Salam de l’île de Zanzibar dans l’océan Indien.C’est aussi l’impression de changer de pays en arrivant à Stone Town (la capitale) avec ses maisons aux massives portes sculptées en bois si réputées . C’est un plaisir de se perdre dans un labyrinthe de petites ruelles animées où les sonnettes des vélos remplacent les coups de klaxons ininterrompus de Dar es Salam (qui pourtant signifie « un havre de paix » entre parenthèses).
Il ne reste qu’un mémorial de la tragique époque de l’esclavage où chaque année des dizaines de milliers de noirs enchaînés étaient vendus au marché aux esclaves de Zanzibar. Ce marché fournissait de la main d’œuvre à « très bon marché » pour les pays d’Europe et d’ailleurs…
Le commerce des épices autrefois si florissant se maintient doucement et il permet surtout de proposer des excursions aux nombreux touristes du monde entier.
Après une piste poussiéreuse empruntée en Dalla Dalla, ces camions bâchés qui servent de transports collectifs sur l’île, j’ai pu profiter de la découverte des fonds sous marins en plongeant dans les magnifiques Atolls. Ces récifs de coraux si poissonneux sont accessibles en boutres, les fameuses embarcations traditionnelles à la voile encore très utilisées par les pêcheurs locaux…
Des menaces pèsent sur les îles de Zanzibar avec une population galopante, l’obstination de certains locaux à prélever du corail pour le revêtement des façades de leur habitation ou bien encore les touristes gros consommateurs d’eau douce et adeptes d’hôtels de luxe construits à la place des villages de pêcheurs traditionnels …
En espérant que les organisations environnementales que j’ai pu rencontrer auront suffisamment de pouvoir pour limiter les dégâts et préserver ces îles de charme aux plages paradisiaques sous les cocotiers !
A bientôt
Alain